Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/156

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(la Morale) s’exprime en ces propres termes. Je dis que la noblesse, dans son discernement, dénote toujours le bien de ce qui lui est soumis, comme la bassesse en dénote toujours le mal, et la vertu telle (noble) donne toujours aux autres bonne opinion de soi, parce que. dans le même dire se réunissent deux choses (noblesse et vertu) provenant d’un (même) effet ; donc il convient que l’une procède de l’autre, ou chacune d’une troisième ; mais si l’une vaut ce que vaut l’autre, et encore davantage, c’est plutôt de l’une que l’autre viendra… Et que ce que j’ai dit soit (accepté) ici comme hypothèse.

La noblesse est partout où est la vertu, mais non la vertu partout où est (la noblesse) ; de même que le ciel est partout où est l’étoile,… mais cela n’a point de réciproque. Et nous, dans les dames et dans la génération nouvelle (les jeunes gens), nous voyons ce salut (la noblesse), en tant qu’ils sont tenus par la modestie, qui est distincte de la vertu. Donc, comme le glauque (pers) vient du noir, d’elle (la noblesse) viendra chaque vertu, ou leur aptitude, dont j’ai parlé auparavant. Que personne, pour cette raison, ne se vante en disant : « Par (ma) naissance je suis avec elle. » Ceux-là sont presque des dieux, qui ont une telle faveur, de préférence à tous les indignes ; car Dieu seul la donne à l’âme, qui voit en elle-même se recueillir parfaitement,—comme (cela arrive) chez quelques-uns,—la semence de félicité