Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/155

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est manifeste qu’elles (les richesses) sont viles et imparfaites ; car, bien qu’elles soient nombreuses, elles ne peuvent donner la paix, mais elles donnent (au contraire) plus de souci :… d’où l’esprit, qui est droit et vrai, n’est point abattu par leur perte.

Ils ne veulent pas qu’un vilain devienne homme noble, ni que d’un père obscur descende une naissance qui passe jamais pour noble : cela est avoué par eux, d’où il semble que leur raisonnement est fautif, en tant qu’il allègue que le temps est nécessaire à la noblesse, (qui) s’achève avec lui. Il suit encore de ce que j’ai écrit plus haut que nous sommes tous nobles ou roturiers, ou qu’il n’y eut point de commencement pour l’homme ; mais je n’accorde point cela, ni eux non plus, s’ils sont chrétiens, parce que, aux esprits sains, il est manifeste que leur dire est vain : aussi comme faux je les réprouve et d’eux je me retire ; et je veux désormais dire, comme je le pense, quelle chose est la noblesse et d’où elle vient, et je dirai les signes que l’homme noble possède.

Je dis que toute vertu vient particulièrement d’une cause ; par vertu j’entends (celle) qui fait l’homme heureux dans ses actions : « Elle est,—selon le dire de la Morale (d’Aristote.Voir liv. II, chap. i), —une habitude qui choisit, et elle demeure (setient) seulement dans le milieu (entre les vices) ;… » elle