Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/163

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(que de) vouloir tomber dans le servage d’un maître, ou de la vie dans la mort ! La Vertu, toujours soumise à son Créateur, lui obéit et lui rend honneur, 6 dames, jusqu’à ce qu’Amour la désigne (comme étant) de son excellente famille dans la cour bienheureuse : — Joyeusement elle sort par les belles portes ; (elle) se tourne vers sa dame (la dame où elle fait sa demeure) ; (elle) va, joyeuse, et séjourne ; joyeusement (elle) opère son grand vasselage ; pour le court voyage (la vie) (elle) conserve, orne et améliore ce qu’elle trouve : la mort lui est si incompatible qu’elle n’a souci d’elle… — O servante chérie et pure ! tu as atteint ton but dans le ciel ; toi seule donnes (un) maître ;… et cela prouve que tu es une possession qui réjouit toujours.

Il se fait le serviteur, non d’un maître, mais d’un til esclave, celui qui s’écarte d’un tel seigneur (la vertu). Apprenez ce qu’il en coûte, si vous raisonnez l’un et l’autre dommage, à celui qui s’éloigne d’elle : ce serviteur, ô maître, est si hautain, que les yeux qui portent la lumière à l’àme restent fermés pour lui, si bien qu’il est obligé de se conduire au gré d’autrui, et qu’il ne voit seulement que la folie. Et pour que mon dire vous soit utile, je descendrai du tout aux parties et à une marche plus facile, parce que (ce qui est) moins élevé s’entend (mieux), et que la parole obscurcie sous un voile arrive rarement à l’intelligence. C’est pourquoi je veux parler clairement