Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/18

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personnes, des personnes sensées, nous ont contesté l’opportunité de notre traduction. Mais cependant, à bien voir, et en laissant de côté de nombreuses raisons qui la justifieraient suffisamment, ne trouverait-on pas à la justifier encore, ’ et d’une manière complète, par le seul fait de la curiosité ? — « Si cela n’est point traduit, nous disait quelqu’un, c’est que cela ne mérite point de l’être… » C’est, nous trouvons, prononcer là une sentence beaucoup trop exclusive. L’œuvre, par sa valeur intrinsèque, ne méritât-elle point •qu’on la traduisît, — et cette hypothèse est impossible, — que, tout simplement parce qu’elle est une œuvre de Dante, et une œuvre peu connue parmi nous, elle devrait appeler dix traducteurs au lieu d’un. Ce n’est plus ici une œuvre qui a besoin d’un nom ; c’est au contraire un nom si éclatant qu’il ne peut point ne pas être la sauvegarde de l’œuvre. — Du reste, et même sans l’examiner sérieusement, l’objection doit tomber, disparaître : quand le premier traducteur de la Divine Comédie se mit à l’ouvrage, on pouvait parfaitement lui dire la même chose… nous vous laissons apprécier de quelle justesse eût été la réflexion ! Les traductions se sont succédé par centaines, et on n’en a point encore