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CANZONE VII.

Abattement et consternation de ses esprits devant la souveraineté du mérite de sa Dame.

Je ne pensais pas que le cœur éprouvât jamais, des soupirs, un tourment si grand, que de mon àme il naquit des pleurs, — mes yeux montrant la mort dans leur regard. Je ne sentis jamais la paix, ni une seule fois le sourire, depuis que je trouvai Amour et ma Dame ; lequel Amour me dit : « Tu ne l’éviteras pas ; car de (ce) côté trop fort est le mérite. » Mon courage s’en alla désolé, parce que je laissai (mon) cœur à la bataille, où ma Dame se tient, — laquelle, de ses yeux, vint à me frapper de telle sorte qu’Amour mit en déroute et fit fuir tous mes esprits.

On ne peut pas apprécier le mérite de cette Dame, parce qu’elle vient ornée de tant de beautés que l’esprit d’ici-bas ne la comporte point ;… ainsi la voit notre intelligence. Elle est si noble que, quand j’y pense bien, je sens l’àme (me) trembler par le cœur, comme la (chose) qui ne pourrait tenir bon