Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/196

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

devant la grande douleur que je lui dévoile. Son éclat (me) frappe par les yeux (m’éblouit), si bien que l’homme qui me voit dit : « Qu’elle ne me regarde point, cette pitié qui est placée (qui descend) sur une personne morte, (même) pour demander merci !… » Et ma Dame ne s’en est pas encore aperçue.

Quand il me vient (un) penser que je veux dire à (ce) noble cœur sur son mérite, je me trouve de si peu de valeur que je n’ose pas m’arrêter à ce penser. Amour, à la vue de ses beautés (de la Dame) me consterne tellement que (mon) cœur ne peut endurer de la voir venir, et qu’il dit (à Amour) en soupirant : « Je désespère de toi, parce que j’ai reçu de son doux sourire (d’elle) une flèche aiguë, qui a dépassé ta pensée et la mienne (ton but et le mien) ;… Amour, tu le sais, maintenant que je te le dis ; puisque tu l’as vue, forcément il faudra que tu meures ! »

Canzone, tu sais que je semblai te (faire sortir) des lèvres d’Amour, quand je vis ma Dame ; pour cela agrée donc que je me confie à toi : Va-t’en à elle de telle façon qu’elle t’écoute, et, — je t’en prie humblement, — guide auprès d’elle les esprits fugitifs de mon cœur, qui, par la souveraineté de sa valeur, étaient renversés, s’ils ne furent détruits, et vont seuls, sans compagnie, par une route trop difficile et (trop) dure. Mène-les pour cela par une