Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/198

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CANZONE VIII.

Il reconnaît et célèbre les hautes perfections de sa Dame.

La haute espérance, — que m’apporte Amour, d’une Dame noble que j’ai vue, — salue doucement mon àme, et la fait se réjouir en dedans de (mon) cœur ; d’où elle (l’espérance) la fait (l’àme) étrangère à ce qu’elle était, et lui conte sa nouveauté comme si elle venait d’un pays lointain ; car cette Dame, pleine de modestie, joint la courtoisie à l’affabilité, et repose entre les bras de la Compassion.

De tels soupirs sortent de cette (àme mienne) rajeunie, que je me tiens seul, pour que les autres ne les entendent point, et (pour) qu’Amour entende combien elle (l’àme) loue ma Dame, qui me fait vivre sous son étoile. Le doux Seigneur dit : « Je veux proclamer cet (objet de) salut (la dame) en la louant par tous noms de nobles vertus, (vertus) qui, en l’ornant réellement toutes, sont accrues en elle, et de bonne envie s’en vont l’embellissant. »

(Nul) ne peut dire ni savoir à qui elle ressemble, sinon (celui) qui demeure dans le ciel, (ou) qui est de là-haut, parce que son cœur ne peut jamais être envieux. (Celui-là) n’a point d’envie, qui possède une