Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/199

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merveille ; ce vice règne où il y a comparaison ;… mais Celle-là est sans pareille, et je ne sais donner (un) exemple (du degré) auquel elle est supérieure. Sa grâce, à qui peut la contempler, descend dans le cœur, et là ne laisse aucun défaut séjourner.

Sa vertu et son mérite sont si grands qu’ils font s’émerveiller le soleil, (qui), pour complaire à Dieu en ce qu’il désire, devant elle s’incline et lui rend honneur. Donc si la chose connaissante (le soleil) la grandit et l’honore, combien les hommes doiventils l’honorer davantage ? Tout ce qui est noble s’éprend d’elle ; l’air en est réjoui, et le dû pleut sa douceur là où elle habite.

Je me tiens seul comme (un) homme qui désire la voir, en soupirant souvent ; car je regarde dans mon esprit, et trouve qu’elle est ma Dame, — d’où Amour me donne de la joie, et me rend confus de l’honneur qu’elle me fait… car je suis (tout) à elle, qui est si noble. Ses paroles sont la vie et la paix ; elle est si entendue et si subtile, que de toute chose elle tire la vérité.

Elle se tient dans mon esprit comme je la vis, de douce apparence et d’air modeste, — d’où Amour tire une espérance, (espérance) dont le cœur se nourrit et en laquelle il veut qu’on se fie. Dans cet espoir est tout mon plaisir, qui est comme une noble chose ; car, seulement pour voir (l’objet de) toute son affection, cette espérance ose être manifeste…