Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/206

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Sereine et glorieuse, sur la roue de toute heureuse existence, — si tu fais cela, — tu régneras honorée ; et ton grand nom, que l’on note mal, pourra ensuite (se) dire Florence ! Dès que la tendresse t’aura ornée, heureuse l’âme qui sera créée en toi ! En toi toute puissance et (toute) louange seront dignes. Tu seras la bannière du monde. Mais si (tu) n’ (as pas) de muets pour la direction de ton vaisseau, attends pour ton sort, avec une mort… fortunée, une plus forte tempête que celles essuyées (par) toi pleines de gémissements. Choisis désormais : (vois) si la paix fraternelle fait plus pour toi, ou (si tu veux) rester louve rapace.

Tu t’en iras, Canzone, hardie et fière, parce que Amour te guide, au milieu de ma patrie, que je regrette et pleure ; et tu trouveras des bons dont la lumière ne donne aucun éclat, mais (qui) se tiennent terrifiés, et dont la vertu est dans la fange. Crie-leur : « Sus ! levez-vous ! pour vous je sonne la fanfare ! Prenez les armes, et exaltez cette (patrie) ! Elle vil en pâtissant, et Capanée et Crassus la dévorent, (et) Aglaure, Simon Magus, le faux Grec, et l’aveugle Mahomet,qui tiennent Jugurtha et Pharaon dépassés ! »… — Puis retourne-toi vers tes loyaux citadins, en les priant qu’elle (Florence) se rende toujours heureuse.