Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/272

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

(un langage) difficile et élevé ;… »— On a déjà eu l’occasion de remarquer des passages analogues, qui montrent le soin que prenait Dante parfois de s’entourer de difficultés et d’obscurité volontaire.

Canzone n (page 142).

Cette canzone est la deuxième du Convito. — A la fin du chant n du Purgatoire, le poëte se fait chanter cette canzone par Casella, « qui, dit Grangier, estoit grand amy de Dante, avec lequel il alloit souvent se resjouir quand il estoit las d’estudier. » — « Il y a, dit M. Artaud, un peu de vanité a se faire chanter ainsi une de ses contants ; mais c’est Dante déjà vieux, et enhardi par le succès de sa Comédie, qui a sans doute ajouté ce passage dans les nombreuses additions qu’il faisait tous les jours à son poëme. »

Voici le passage du Purgatoire : « Et moi : « si une « nouvelle loi ne t’enlève pas la mémoire ou l’usage de « ces chants amoureux qui avaient coutume d’apaiser « toutes mes peines, console un peu mon ame qui, en « venant ici avec mon corps, s’est remplie de tant de « troubles et de terreurs. » Il se mit alors a chanter avec tant de douceur : « Amour, qui dans mon esprit me parle, » que sa douce voix vibre encore au fond de mon âme. »

Tous les commentateurs ont réputé cette canzone une des plus belles que Dante ait composées. — L’éditeur modénois du Convito (Fortunato Cavazzoni Pederzini) dit, en parlant d’une variante de cette même pièce, que « Dante avait deviné l’éternité de cette angélique et tout