Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/273

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admirable canzone… » En effet, elle est du ton le plus suave, et en quel nombre n’aurait-on pas à y souligner les expressions magnifiques et ravissantes !

Le premier vers de la seconde stance, souligné en partie dans notre traduction, montre encore un point du système planétaire de Dante : « Le soleil, qui tourne autour du monde entier. »

Canzone iii (page 146).

Cette canzone est la troisième du Convito. — En annotant cette pièce, le Tasse a écrit en marge, à coté d’un certain nombre de vers, le mot : « Bello ! » — Dante, là, tourne à la philosophie ; il change de ton d’une manière sensible ; mais avec quelle grâce il prévient ses lecteurs de cejchangement ! « Les douces rimes d’Amour que j’avais coutume de chercher dans mes pensers, il faut que je les laisse, » etc. On dirait presque que l’austère penseur prend des précautions avant de toucher à la satire.

Il faudrait le commentaire du Convito lui-même pour accompagner cette pièce, dans laquelle la vigueur de la pensée et du style se fait sentir a chaque vers. — Ce ne sont plus des chants d’amour. Dante veut montrer aux hommes la vraie noblesse, qu’il fait consister dans la vertu ; et, pour cela, Aristote et la scolastique viennent se mêler aux pensées ardentes et vivaces du poëte… Ce serait une grande étude à faire que celle de celle canzone et de quelques autres de même nature ; mais ce n’en est point la place dans ces notes, et l’espace, du reste, nous