Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/289

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Que cette canzone, après tout, soit de Dante ou non, son auteur, poëte amoureux, montre un beau mouvement de générosité dans les derniers vers. Il dit d’abord à Amour : « vivant (tout) j’obéirai à ton commandement ; » puis, terminant sa pièce : « Mais si, (pour prix) d’une telle entreprise, dit-il, je reste mort, et que tu m’abandonnes, pour Dieu, je te prie au moins de lui pardonner (à Elle) ! ;.. » Est-ce bien l’a le ton de Dame ? — Quelquefois.

Canzone vi (page 185).

Le doute sur l’authenticité des pièces continue. —On ne peut pas se dissimuler que certains passages de certaines de ces canzones suspectées justifient un peu la défiance des commentateurs. Le début de celle-là est obscur et contourné ; elle vient redire, après plusieurs autres, ce qui est déjà dit et redit,… et Dante ne s’amusait guère à écrire pour le plaisir de se répéter ! « Dante n’était pas un bomme à écrire à la légère, » dit M. Arrivabene, et cette répétition de choses dans une série de pièces ne nous semble pas tout à fait devoir venir de l’âpre et serré penseur de la Divine Comédie.

Cette canzone est, comme plusieurs de celles qui précèdent et quelques-unes de celles qui suivent, reléguée par les Rime antiche au nombre des productions d’auteurs incertains, — et, d’un autre côté, réclamée par l’infatigable Niccolô Pilli, pour être donnée par lui à son ami Cino !… Nous ne lui contesterons pas trop fort la propriété, ou, pour mieux dire, la paternité de cette pièce.