Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/296

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« Puis, termine-t-il en s’adressanl toujours a sa canzone, retourne-toi vers tes loyaux citadins, en les priant quelle (Florence) se rende toujours heureuse. »

Voila cette pièce qui semble, en la lisant, un souffle ardent qui vous arrive ; pièce dans laquelle on reconnaît si bien le cachet puissant du grand poète florentin, et que plusieurs commentateurs n’ont cependant pu s’empêcher de contester à Dante. Certains manuscrits commettent cette faute ; mais Dionisi, dans sa Série d’anecdotes, cite cette canzone, et, d’accord avec un autre manuscrit, la tient pour une canzone de Dante, jusqu’à preuve lumineuse du contraire. — Le comte Perticari a, depuis, ôté tous les doutes à cet égard, en en donnant un texte correct et épuré dans la première partie de son Traité de l’amour de la patrie de Dante.

Les noms propres dont nous avons parlé tout à l’heure se trouvent cités dans divers chants du Purgatoire et de Y Enfer.

Sonnet i (page 200).

Dans ce sonnet Dante donne à son ami Cino da Pistoja un conseil qu’il est bien loin d’avoir toujours suivi luimême : « fous (vous) laissez prendre à tout hameçon, » lui dit-il ; puis, comme si lui, l’amant un peu infidèle de Béatrice, n’avait jamais mérité de reproches de ce genre, il termine par un tercet gracieux, à ne le considérer que comme vers, mais toutà fait remarquable et piquant si l’on songe qu’il émane de la plume de celui qui chanta cinq ou six maîtresses.