Page:Dante - Rimes, 1847, trad. Fertiault.djvu/310

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celui qu’en a tracé Boccace, et que M. Artaud traduit dans l’Introduction qui précède sa dernière traduction de la Divine Comédie :

« Dante, dit le biographe italien, fut d’une stature moyenne, et quand il parvint à l’âge mûr, il cheminait un peu courbé. Il avait la démarche empreinte de gravité et de mansuétude ; toujours il était vêtu de draps assez Gns, ajustés comme il convenait à son âge. Il avait le visage long, le nez aquilin, les yeux plus grands que petits, le menton allongé ; sa lèvre inférieure débordait la lèvre supérieure. Il avait le teint brun, la barbe et les cheveux épais, noirs et crépus ; la figure était mélancolique et pensive… Dans ses habitudes publiques et domestiques, il était admirablement retenu et modeste, plus que tout autre, courtois et civil. Il buvait et mangeait peu, et constamment aux heures réglées. Il se contentait du nécessaire à ses repas : il ne montrait aucune gourmandise. Il louait les mets délicats, et s’alimentait de mets communs… Il parlait rarement, a moins qu’on ne l’interrogeât. Il répondait poliment et du ton qui convenait a la matière. Néanmoins, quand il le fallait, il était très-éloquent, avec une prononciation excellente et prompte. »

Ce passage et la canzone I du livre Y, donnent les deux portraits de Dante et de Béatrice, qu’on peut maintenant rapprocher, — ce qui aurait manqué à ce volume sans cette dernière citation.

FIN DES NOTES DU LIVRE SIXIÈME ET DERNIER.