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SONNET VII.

Sur lelat de son cœur.

Souventefois me vient à l’esprit la misérable condition qu’Amour me donne, et j’en suis tellement affligé, que je dis souvent : « Hélas ! y a-t-il personne à qui cela arrive ? »

Car Amour m’assaille si brusquement, qu’il me semble que la vie m’abandonne. Un seul esprit reste et survit en moi, et il y reste parce qu’il parle de vous (Béatrice).

Alors je m’efforce, je cherche à me donner aide à moi-même… ; et, pâle et dépouillé de tout courage, je désire vous voir, croyant guérir.

Et si je lève les yeux pour vous regarder, il s’élève dans mon cœur un tremblement, qui suspend aussitôt mon pouls et mon haleine.