Page:Dante Alighieri - La Vie nouvelle, traduction Durand Fardel.djvu/201

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façon aussi dogmatique les raisons pour lesquelles le Poète ne parlera pas de la mort de Béatrice.

M. Scherillo, dans le livre si intéressant que j’ai cité plusieurs fois, s’est livré sur ce sujet à une longue dissertation où, comme d’habitude, on voit chercher à relier avec l’œuvre future du Poète les passages dont l’interprétation paraît douteuse. Cette interprétation me paraît cependant assez simple.

Je ne dis pas cela pour la première raison, peu importante du reste, parce qu’on ne comprend pas bien en quoi, de la préface (proemio) du livre, il résulterait que ceci n’entrait pas dans son plan. La seconde raison renvoie ce récit, qu’il ne saurait entreprendre lui-même (sans doute parce qu’il lui serait trop douloureux), à un autre glossatore : ceci peut être pris dans un sens général sans qu’il soit nécessaire de chercher si l’auteur a entendu faire allusion à un glossateur en particulier. Quant à la troisième raison, il ne saurait faire ce récit sans s’y introduire lui-même, et dans un sens plutôt laudatore. Or il a établi quelque part qu’il est toujours blâmable de parler de soi, sans une nécessité formelle[1].

  1. Il Convito, Tratt. I, chapitre II.