Page:Dante Alighieri - La Vie nouvelle, traduction Durand Fardel.djvu/209

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que dans ce cœur doit habiter un amour pareil (il dit presque le même) que celui qui l’a fait tant pleurer. Et il est vrai que ce sont souvent les douleurs les plus vives qui se laissent pénétrer le plus facilement par les marques d’une sincère et profonde sympathie.

Ce n’est certainement pas un des côtés les moins saisissans de cette âme de poète que ce besoin auquel il cède si souvent de confesser ses faiblesses et de s’en repentir. C’est dans le Purgatoire que l’on en retrouve la consécration suprême, dans la rencontre dramatique où sa confession finale, mise dans la bouche de la bienheureuse Béatrice, aboutit au pardon dû à tout pécheur repentant.


On lit dans le Bullettino della società Dantesca, (vol. 11, fas. 1) « que la femme compatissante de la Vita nuova (c’est-à-dire la femme à la fenêtre) ne devait être qu’une représentation symbolique de la Philosophie, à laquelle Dante dut d’efficaces consolations après la mort de Béatrice ».

Mais que signifieraient alors son repentir et sa résolution de s’arracher à cet entraînement sentimental, au moment même où nous pouvons