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rer de douleur et de rage le Persan le plus incrédule.

Les Oméiades pouvaient triompher, assiéger et saccager les villes saintes, Médine et la Mecque, pousser les armes de l’Islam jusqu’au delà de l’Oxus et de l’Indus, jusqu’au Caucase, jusqu’aux Pyrénées : ils n’étaient que les maîtres de fait. Il n’y avait de chef légitime, d’imâm, que dans la race d’Ali. Si sombre que fût le présent, d’Ali devait sortir le sauveur futur, le Mahdi, puisqu’avait été confié à Ali le dépôt du sang du Prophète. Les Perses zoroastriens croyaient que le Sauveur, Saoshyant, devait naître du sang de leur prophète, Zoroastre : les Perses convertis n’avaient qu’à changer les noms propres. Ils racontaient qu’un jour Ali avait demandé au Prophète : « Ô prophète de Dieu ! le Mahdi sera-t-il des nôtres ou bien d’une autre famille ? » Et le prophète avait répondu : « Certainement il sera des nôtres. C’est par nous que Dieu doit achever son ouvrage, de même que par nous il l’a commencé (13). »