Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/86

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toute la ville ; puis aussi des gens de Beaucaire qui avaient passé le pont, des maraîchers de la banlieue, des charrettes à grandes bâches, des vignerons hissés sur de belles mules attifées de rubans, de flots, de grelots, de nœuds, de sonnettes, et même, de loin en loin, quelques jolies filles d’Arles venues en croupe de leur galant, le ruban d’azur autour de la tête, sur de petits chevaux de Camargue gris de fer.

Toute cette foule se pressait, se bousculait devant la porte de Tartarin, ce bon M. Tartarin, qui s’en allait tuer des lions chez les Teurs.

Pour Tarascon, l’Algérie, l’Afrique, la Grèce, la Perse, la Turquie, la Mésopotamie, tout cela forme un grand pays très-vague, presque mythologique et cela s’appelle les Teurs (les Turcs).

Au milieu de cette cohue, les chasseurs de casquettes allaient et venaient, fiers du