Page:Daudet - Aventures prodigieuses de Tartarin de Tarascon, 1872.djvu/87

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triomphe de leur chef, et traçant sur leur passage comme des sillons glorieux.

Devant la maison du baobab, deux grandes brouettes. De temps en temps, la porte s’ouvrait, laissait voir quelques personnes qui se promenaient gravement dans le petit jardin. Des hommes apportaient des malles, des caisses, des sacs de nuit, qu’ils empilaient sur les brouettes.

À chaque nouveau colis, la foule frémissait. On se nommait les objets à haute voix. « Ça, c’est la tente-abri… Ça, ce sont les conserves… la pharmacie… les caisses d’armes… » Et les chasseurs de casquettes donnaient des explications.

Tout à coup, vers dix heures, il se fit un grand mouvement dans la foule. La porte du jardin tourna sur ses gonds violemment.

— C’est lui… c’est lui ! criait-on.