Page:Daudet - Le Roman du chaperon rouge, Lévy, 1862.djvu/114

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le trompette.

Je ne me souviens pas de m’être levé cette nuit, major, ni d’avoir sonné ; il faut croire que je suis somnambule. Maman m’a souvent raconté que, tout enfant, je m’en allais folâtrer sur les toits, nu comme un petit saint Jean.

le major.

Montre-nous ce clairon ensorcelé ! Quel est le poinçon ? quelle est la fabrique ?

le trompette.

Mais, major, c’est un clairon comme tous les autres ; fabrique allemande ; il n’y a pas là dedans la moindre sorcellerie. Oyez plutôt. Ta ra ta ta. (Il joue.)

le major, inquiet.

Veux-tu te taire ! (Mouvement dans la foule.)

le trompette.

Vous voyez que c’est très simple : Ta ra ta ta. (Il continue.)