Page:Daudet - Le Roman du chaperon rouge, Lévy, 1862.djvu/201

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la bourgeoise, d’une voix émue.

Nastase, allons-nous-en d’ici. Je ne sais pourquoi, mais je me sens toute émotionnée ; j’ai mon déjeuner sur l’estomac. J’ai peur ! j’ai peur ! Partons. (Exeunt.)

les rossignols.

Et de trois !… L’ouvrage ne nous manquera pas aujourd’hui.

le rossignol.

Oh ! oh ! j’aperçois là-bas, derrière un saule pleureur, une jolie paire d’amoureux de ma connaissance ; je les ai souvent rencontrés dans les bois de Ville-d’Avray. Pauvres enfants ! il leur est donc arrivé quelque malheur, qu’ils viennent au cimetière ! Voyons, approchons-nous un peu.

les amoureux.

L’adorable promenade, et quelles douces émotions elle nous procure ! Il est bon qu’en amour la corde triste résonne quelquefois, et ce n’est pas un mal de mener de temps à autre sa belle passion par des sentiers mélancoliques.

le rossignol.

Ah ! les petits scélérats ! c’est un raffinement d’amour qui les amène.