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cadet-vincent, accourant.

Non… non… voilà.

vidal

Passe devant. (Ils sortent.)


Scène IV


LE MARQUIS, seul.


Il entr’ouvre la porte avec hésitation puis se décide à sortir.


Ce doit être le représentant, celui-là. Il a une physionomie qui ne me revient pas du tout, oh ! mais du tout… Brrr ! Un moment je me suis cru perdu… morbleu ! Marquis, nous n’avons pas de temps à perdre, la place est aux ennemis, il faut en sortir au plus vite. Le conventionnel n’aurait qu’à revenir, M. Cadet n’aurait qu’à me dénoncer. Vite notre fleur ; et en route ! Aussi bien le vin de la comtesse m’a réchauffé comme il faut ; maintenant, à l’œuvre. Nous disons… « à côté de la statue… » la ci-devant statue… « un carré d’œillets blancs… » (Il s’approche et cherche un instant.) Voilà l’endroit sans doute, oui… je ne me trompe pas. C’est singulier, pas plus d’œillet que… (Arrachant une pomme de terre.) Ceci n’en est pas un, quand tous les diables y seraient. Oh ! les misérables ! Ils ont semé en place cet affreux tubercule populacier que M. de Parmentier rapporta d’Amérique l’autre année… Pouah ! c’est révoltant. (Il jette la pomme de terre.) Me voilà