Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/238

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franqueyrol, ironiquement.

Bagasse !

le père jourdeuil.

J’ai toujours mes douleurs de tête… J’ai été trop secoué, voyez-vous, depuis quelques années… Non ! vrai, les camarades m’ont fait de mauvaises charges. (Baissant la voix.) Vous avez su mon histoire avec Pipette, hein ?… C’est celle-là surtout qui m’a démoli… Puis, mon cher, la vie d’artiste ! Ça vous use, ça vous use… (Redevenant gai.) Bah ! c’est égal, la façade n’est pas trop endommagée…

franqueyrol.

Comment donc, elle est toute neuve, la façade !

madame jourdeuil, rayonnante.

N’est-ce pas, qu’il est resté jeune ?

le père jourdeuil.

Le fait est que quand je regarde tous ces peintraillons d’aujourd’hui, un tas de brèche-dents et de chauves…

louise.

Pardon… pardon, monsieur mon père ; Henri est un de ces peintraillons d’aujourd’hui, mais il n’est ni brèche-dents, ni chauve.

franqueyrol, à part.

Quel vaillant petit cœur !

louise.

Il a même de très beaux cheveux.