Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/356

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vivette, riant.

Ma foi ! pour la gourmandise, je crois qu’il est plus qu’aux trois quarts éveillé… Voyez-vous, le finaud ! il a flairé qu’il y avait quelque chose pour lui là-dedans… Une belle galette à l’anis que la grand’maman Renaud a faite exprès pour son Innocent.

balthazar, avec intérêt.

Elle va bien, la Renaude, petite ?

vivette.

Pas trop mal, père, pour son grand âge.

balthazar.

Tu en as toujours bien soin, au moins ?

vivette.

Ohl VOUS pensez !… la pauvre vieille qui n’a que moi.

balthazar.

Ah çà !… quand tu vas faire des journées dehors comme maintenant, elle reste seule, alors ?…

vivette.

Le plus souvent, je l’emmène. Ainsi, le mois dernier, quand je suis allée faire les olives à Montauban, elle est venue avec moi… mais à Castelet, jamais elle n’a voulu. Pourtant, tout le monde d’ici nous aime bien.

balthazar.

C’est peut-être trop loin pour elle.