Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/381

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vivette, bas.

Je n’oserai jamais.

rose.

Voyons. Regarde-moi… C’est qu’elle est jolie comme une fleur. Je voudrais qu’il pût te voir à présent… Tiens ! sais-tu ? tu devrais t’en aller jusqu’au mas des Giraud. Vous reviendrez ensemble, tout seuls, le long de l’étang. Au jour tombé, les chemins sont troubles. On a peur, on s’égare, on se serre l’un contre l’autre… Ah ! mon Dieu ! qu’est-ce que je lui dis là, maintenant ? Écoute, Vivette, c’est une mère qui te prie. Mon enfant est en danger ; il n’y a que toi qui peux le sauver. Tu l’aimes, tu es belle, va !

vivette.

Ah ! marraine ! marraine !… (Elle hésite une minute, puis sorti par la gauche brusquement.)

rose, la regardant partir.

Si c’était moi, comme je saurais bien !…


Scène III


ROSE, BALTHAZAR, L’INNOCENT.


balthazar, il va vers la bergerie avec l’Innocent.

Viens, mignot. Nous allons voir s’il reste quelques olives au fond de mon sac. (S’arrètant en voyant Rose.) Eh bien, maîtresse, l’avez-vous trouvé ?