Page:Daudet - Théâtre, Lemerre, 1889.djvu/91

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vitres, mais rien de plus… Voyons ! pardonne-moi et recommence ta petite musique, veux-tu ? Je ne te dirai plus rien ; d’ailleurs, je te cherchais une querelle d’Allemand, qu’est-ce que cela fait, je te demande, qu’on dise : Mon Dieu ! fi les lilas, ou : Mon Dieu ! si les lilas ? Est-ce qu’on écoute les paroles d’une romance ?… Et du reste, si l’on écoute les tiennes qui sont charmantes, bast ! on comprendra tout de même malgré la prononciation… on croira que tu méprises les lilas, que tu en fais fi et que tu dis : Fi les lilas ! Fi donc les lilas ! hein ? C’est ingénieux ! Voyons, Suzette, une ! deux ! trois ! boute ! pousse ! Embrasse-moi.

brigitte, en dehors, effarée.

Suzette !

suzette

Oh ! mon Dieu ! maman qui m’appelle, et mes yeux qui sont tout rouges. (Elle essuie ses yeux.)

brigitte, en dehors.

Suzette ! Suzette !

suzette

Qu’est-ce qu’il y a ?… Je viens. (Elle vu vers la cuisine.)

eustache, courant après elle.

Un baiser avant de sortir.

suzette, tres radoucie.

Ni avant, ni après, tu es trop méchant. (Elle s’échappe et sort.)