Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/161

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Que faisaient là les cruels bourreaux de sa jeunesse ? Hélas ! Il s’adressait la question pour la forme, il connaissait trop bien ces barbares perfides. La jalousie les tenait, cette fois. Cette installation des Français chez les Onnontagués, et non chez eux, les Agniers, les rendait furieux. Au moins, en accourant ici, ils seraient là, lors du massacre prémédité de ces blancs, venus candidement se placer entre les mains d’une des tribus iroquoises ; ils prendraient part au pillage et aux supplices.

Le Huron fit bientôt signe à Charlot qu’on les apercevait des premières tentes. En effet, quelques minutes plus tard, les Agniers en grand nombre les entouraient. On poussait des exclamations de surprise. Plusieurs jeunes capitaines reconnaissaient Charlot, l’ancien captif d’Ossernenon, l’esclave d’un des leurs, ce Kinaetenon qui avait payé cher sa complaisance pour un ennemi de la tribu. Mais toujours dissimulés, roués, les Agniers firent un accueil chaleureux à Charlot. Celui-ci, pas du tout dupe, y répondit de son mieux mais se ménagea, un moment, tandis que l’on examinait curieusement ses bagages, pour