Page:Daveluy - Les holocaustes, 1935.djvu/162

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recommander au Huron de ne pas le quitter d’une semelle et de garder le silence. Il y allait peut-être de sa vie, à lui, de sa liberté en tout cas. Puis il se mit à jouer du cor, tout en s’approchant lentement du fort, à cause des sauvages qui le pressaient fort, « par amitié », disaient-ils. Bientôt, la sentinelle, au loin, répondit à Charlot. Celui-ci alors, pistolets aux poings, fit passer le Huron devant lui avec les deux canots placés sur la traîne d’occasion. Il cria aux Agniers de s’emparer des vieux manteaux, des mousquets, de l’orignal et de deux beaux castors. Il leur donnait tous ces présents. Quant à lui, il allait au plus tôt vers ses frères, avec son esclave huron. Il reviendrait avec les capitaines d’Ossernenon dont il avait gardé un souvenir inoubliable, à l’égal d’eux, certes.

Et Charlot, d’un pas vif, toujours solidement armé, avait marché vers le fort. Il fut vite rejoint, en chemin, par un groupe de soldats français, joyeux au possible de l’arrivée de ce nouveau défenseur, plein d’expérience, de hardiesse, coutumier de faits d’armes, heureux et fort avisé dans toutes ses tentatives.

Soudain, Charlot poussa une exclamation de plaisir.