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Page:Daveluy - Une Révolte au pays des fées, 1936.djvu/39

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les chevaliers du camp enchanté

les yeux baissés. Et vite, ayant salué gauchement dans la direction de la chaise longue de la princesse, il courut se réfugier dans le coin le plus obscur de la tente. « Ah ! gémit-il, que je manque mes amis ! Petit Poucet et le Bon Petit Diable comprendraient, eux, mon embarras du moment. Ils m’aideraient à m’esquiver sans que personne ne s’en doute. Mais qui donc vient de me jouer ce tour ? Si je tenais le malotru je lui dirais entre les deux yeux : « Rira bien qui rira le dernier, l’ami ! » Ça n’était pas bête tout de même, et si peu méchant, ce moyen de me faire obéir, de m’improviser facteur. Je raconterai cela au Bon Petit Diable… Quand, hélas ! Ah !… »

Louison venait d’entendre un cri de joie s’échapper des lèvres de la princesse. Elle baisait le billet. Elle le relisait. Petite Poucette, avec sa discrétion ordinaire, s’affairait ici et là, avec Cloclo. Mais du coin de l’œil, toutes deux observaient la princesse.

La voix d’Aube s’éleva. « Venez près de moi, Poucette, vous aussi, petits Canadiens… Louison, regardez-moi… Voyons, pourquoi être si timide ?… Bien. Mon jeune ami, ce billet que vous me remettiez de façon si originale tout à l’heure, ne rougissez pas, je ne vous en veux pas, ce billet me cause un bien vif plaisir. Il est de mon mari. Le duc m’apprend qu’il a enfin mis la main sur un messager de confiance, un gnome, espiègle peut-être, mais si obligeant, rempli d’initiative et de courage »… Ah ! où donc se cachet-il, ce complaisant ami du duc ? Je voudrais le remercier et causer un peu avec lui. Louison, si vous alliez explorer les alentours de la tente. Il ne s’est