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Page:Daveluy - Une Révolte au pays des fées, 1936.djvu/44

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une révolte au pays des fées

demande si vous avez réellement l’intention d’égaler tant soit peu, nos beaux chevaliers, si richement vêtus ?… Bah ! fit soudain Louison d’un ton encourageant, en prenant la main du gnome dans la sienne, qui que vous soyez, et quelque apparence que vous ayez, ne craignez rien. Suivez moi, le cœur confiant. Voyez-vous, vous êtes curieux à regarder, amusant à écouter, sympathique au cœur, à cause de vos cheveux blancs, et surtout, songez-y, vous apportez à la princesse des nouvelles de l’être qu’elle chérit le plus au monde. Que faut-il de plus, pour que vous receviez la plus belle des réceptions ? Venez, venez, messire. Son Altesse s’impatiente, j’en suis sûr.

La jeune princesse se montra gracieuse, fort intéressée. Elle interrogea longuement le gnome sur le duc. Un détail l’intriguait.

« Seigneur, demanda-t-elle, pourriez-vous m’expliquer pourquoi le duc n’a pas signé et scellé de ses armes le billet qu’il a confié à vos soins ? C’est étrange et contraire à ses habitudes.

— Noble dame, répliqua le gnome, les yeux bas, votre époux se hâtait. Voyez-vous, la mission que venait de me confier le roi ne souffrait aucun retard. Le duc le savait. Il se serait reproché de me retenir auprès de lui au delà même de quelques secondes.

— Vraiment ?… Oui, cela est plausible pour qui connaît la courtoisie de mon époux. Alors, je dois trouver là, également, la raison du léger changement de son écriture, par ci, par là. Quand on précipite ses gestes, n’est-ce pas ? Votre mission est-elle remplie, seigneur, continua avec politesse la princesse ?