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Page:Daveluy - Une Révolte au pays des fées, 1936.djvu/64

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une révolte au pays des fées

maître. Cette rouge canaille ne ferait qu’une bouchée de vos projets chevaleresques…

— Sancho, tais-toi ! Tu te montres parfois trop indigne de ma condescendance. Fi donc ! Un chevalier craindre le prince des Ténèbres. Oublies-tu donc que mon épée possède dans sa garde des reliques de Monseigneur saint Michel, vainqueur éternel du démon !

— Messire Don Quichotte, dit soudain et fort doucement Petite Poucette, me permettez-vous de dire un mot, à mon tour, là-dessus ?

— Oui, mignonne. Mais je ne veux plus de contradiction à mes projets, par exemple. Nous irons dans cette île, je l’ai résolu. Nous mettrons fin à cet infâme sabbat de sorciers et de sorcières. Nous irons, dussions-nous n’en pas revenir.

— Comment traverserons-nous, mon maître ? Voyez quel large cours d’eau nous en sépare ?

— Il y aura bien quelque part, une barque et un passeur. Ne t’inquiète pas, âme sans vigueur, devant l’obstacle.

— Puis-je parler, messire ? demanda de nouveau Petite Poucette.

— Taisons-nous, Sancho, fit Don Quichotte avec solennité. La parole est donnée à notre éminente naine-princesse.

— Monseigneur Don Quichotte, dit Petite Poucette, je commence par admirer votre esprit de divination. Oui, c’est bien un sabbat de sorcières que vous voyez, se dérouler en ce moment sous vos yeux. C’est bien aussi une île qui sert de théâtre à ces sataniques divertissements. Monsei-