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À Zélie
Ma sœur, ma sœur, n’est-il pas de défense
Contre l’affront du temps ?
Qui les a pris, ces jours de notre enfance
Où, les cheveux flottants,
Beaux, enviés par les mères jalouses,
Couple au regard vermeil,
Tu me suivais à travers les pelouses,
Malgré le grand soleil ?
Te souvient-il de ce jardin sauvage
Tout au cœur de Moulins,
Où nous courions, ignorant tout servage,
Sous les arbres câlins ?
Il était triste et rempli de mystères.
Jamais ses beaux fruits mûrs
N’étaient cueillis, et les pariétaires
Envahissaient les murs.