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le chemin du général espagnol ; toutes les autres ont suivi l’exemple donné par celle-là.

Traduction d’une lettre d’un capitaine de grenadiers du régiment de Mayorque, commandant un des détachements de l’expédition aux missions du Paraguay.


D’Yapegu, le 19 juillet 1768.


“Hier nous arrivâmes ici très heureusement ; la réception que l’on a faite à notre général a été des plus magnifiques et telle qu’on n’aurait pu l’attendre de la part d’un peuple aussi simple et aussi peu accoutumé à de semblables fêtes. Il y a ici un collège très riche en ornements d’église qui sont en grand nombre ; on y voit aussi beaucoup d’argenterie. La peuplade est un peu moins grande que Montevideo, mais bien mieux alignée et fort peuplée. Les maisons y sont tellement uniformes qu’à en voir une on les a vues toutes, comme à voir un homme et une femme, on a vu tous les habitants, attendu qu’il n’y a pas la moindre différence dans la façon dont ils sont vêtus. Il y a beaucoup de musiciens, mais tous médiocres.

Dès l’instant où nous arrivâmes dans les environs de cette mission, Son Excellence donna l’ordre d’aller se saisir du Père provincial de la Compagnie de Jésus et de six autres de ces Pères, et de les mettre aussitôt en lieu de sûreté. Ils doivent s’embarquer un de ces jours sur le fleuve Uruguay. Nous croyons cependant qu’ils resteront au Salto, où on les gardera jusqu’à ce que tous leurs confrères aient subi le même sort. Nous croyons aussi rester à Yapegu cinq ou six jours et suivre notre chemin jusqu’à la dernière des missions.