Page:De Bougainville - Voyage autour du monde, 1771.djvu/170

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De midi à six heures du soir, nous doublâmes le cap Holland. Il ventait peu, et la brise ayant molli sur le soir, le temps d’ailleurs étant fort sombre, je pris le parti d’aller mouiller dans la rade du port Galant, où nous ancrâmes à dix heures. Nous eûmes bientôt lieu de nous féliciter d’être logés : pendant la nuit, il y eut une pluie continuelle et grand vent de sud-ouest.

Nous commençâmes l’année 1768 dans cette baie nommée baie Fortescû, au fond de laquelle est le port Galant. Le plan de la baie et du port est fort exact dans M. de Gennes. Nous n’avons que trop eu le loisir de le vérifier, y ayant été enchaînés plus de trois semaines, avec des temps dont le plus mauvais hiver de Paris ne donne pas l’idée. Il est juste de faire un peu partager aux lecteurs le désagrément de ces journées funestes, en ébauchant le détail de notre séjour ici.

Mon premier soin fut d’envoyer visiter la côte jusqu’à la baie Élisabeth et les îles dont le détroit de Magellan est ici parsemé ; nous apercevions du mouillage deux de ces îles, nommées par Narborough Charles et Montmouth. Il