Page:De Bougainville - Voyage autour du monde, 1771.djvu/331

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par le chevalier du Bouchage et M. Verron, notre longitude déterminée au port Praslin en différait de deux degrés quarante-sept minutes. Nous observâmes le même jour un degré dix-sept minutes de latitude australe. Le 16 et le 17, il fit presque calme ; le peu de vent qui souffla fut variable. Le 16, on ne vit la terre qu’à sept heures du matin, encore ne la vit-on que du haut des mâts, terre extrêmement haute et coupée. Nous perdîmes toute cette journée à attendre L’Étoile qui, maîtrisée par le courant, ne pouvait pas mettre le cap en route ; et le 17, comme elle était fort éloignée de nous, Je fus obligé de virer sur elle pour la rallier ; ce que nous ne fîmes qu’aux approches de la nuit. Elle fut très orageuse, avec un déluge de pluie et des tonnerres épouvantables. Les six jours suivants nous furent tout aussi malheureux : de la pluie, du calme, et le peu qui venta, ce fut du vent debout. Il faut s’être trouvé dans la position où nous étions alors pour être en état de s’en former l’idée. Le 17 après midi, on avait aperçu depuis le sud sud-ouest-5°-sud du compas jusqu’au sud-ouest 5°-ouest, à seize lieues environ de distance, une côte élevée qu’on ne perdit de vue qu’à la nuit. Le 18, à neuf heures du matin, on découvrit une île haute dans le sud-ouest-quart-ouest, distante à peu près de douze lieues ; nous la revîmes le lendemain, et elle nous restait à midi, depuis le sud-sud-ouest jusqu’au sud-ouest, dans un éloignement de quinze à vingt lieues. Les courants nous donnèrent, pendant ces trois derniers jours, dix lieues de différence nord ; nous ne pûmes savoir quelle était celle qu’ils nous donnaient en longitude.