Page:De Bougainville - Voyage autour du monde, 1771.djvu/337

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entre les pierres et les îles. D’ailleurs, le courant, qui nous avait été contraire tant que nous fûmes par le travers des deux premières passes, nous devint favorable, dès que nous vînmes à ouvrir le passage du sud-ouest.

Le canal par lequel nous débouquâmes enfin dans cette nuit peut avoir de deux à trois lieues de large. Il est borné à l’ouest par un amas d’îles et d’îlots assez élevés. Sa côte de l’est, que nous avions prise au premier coup d’œil pour la pointe la plus occidentale de la grande île, n’est aussi qu’un amas de petites îles et de rochers qui, de loin, semblent former une seule masse, et les séparations entre ces îles présentent d’abord l’aspect de belles baies ; c’est ce que nous reconnaissions à chaque bordée que nous rapportions sur ces terres. Ce ne fut qu’à quatre heures et demie du matin que nous parvînmes à doubler les îlots les plus sud du nouveau passage, que nous nommâmes le passage des Français. Le fond paraît augmenter au milieu de cet archipel en avançant vers le sud. Nos sondes ont été de cinquante-cinq à soixante-quinze et quatre-vingts brasses, fond de sable gris, vase et coquilles pourries.

Lorsque nous fûmes entièrement hors du canal, nous sondâmes sans trouver du fond. Je fis alors gouverner au sud-ouest.

Le passage des Français gît par quinze minutes de latitude sud, entre le cent vingt-huitième et le cent vingt-neuvième degré de longitude à l’est de Paris.