Page:De Musset - Voyage en Italie et en Sicile, 1866.djvu/223

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La route la plus fréquentée des environs de Naples est celle de Portici. Jour et nuit, une immense population va et vient pour ses affaires ou ses plaisirs. Les corriccoli se croisent au galop et soulèvent des nuages d’une poussière insupportable ; mais, après avoir passé le pont de la Madeleine, lorsque vous arrivez au carrefour appelé l’Eperon, si vous prenez une petite route située à gauche, vous n’avez plus ni foule, ni poussière. Vous entrez dans une espèce de verger où la vigne puissante du Midi grimpe à une hauteur prodigieuse et va d’un arbre à l’autre, en formant des arceaux gracieux et des ombrages épais. La culture y est belle et le même champ produit à la fois la triple récolte du blé, des fruits et du raisin. Devant les maisons sont des tonnelles de feuillage où des femmes et des enfants se reposent. Malgré la proximité de Naples, la plupart de ces bonnes gens ne vont pas souvent à la ville et conservent les habitudes et le costume de leur village. Cette route conduit à la Madone dell’Arco et à Sainte Anastasie.