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via, et a toutes ces autres dames qui furent si heureuses que d’être filles spirituelles d’un si grand père, car il ne se peut rien ajouter à ce qu’il leur dit, sinon cet avertissement : que la vraie veuve ne doit jamais ni blâmer ni censurer celles qui passent aux secondes ou même troisièmes et quatrièmes noces ; car en certains cas Dieu en dispose ainsi pour sa plus grande gloire. Et faut toujours avoir devant les yeux cette doctrine des Anciens, que ni la viduité ni la virginité n’ont point de rang au ciel, que celui qui leur est assigné par l’humilité.


CHAPITRE XLI

UN MOT AUX VIERGES


O vierges, si vous prétendez au mariage temporel, gardez donc jalousement votre premier amour pour votre premier mari. Je pense que c’est une grande tromperie de présenter, en lieu d’un cœur entier et sincère, un cœur tout usé, frelaté et tracassé d’amour. Mais si votre bonheur vous appelle aux chastes et virginales noces spirituelles, et qu’à jamais vous veuillez conserver votre virginité, o Dieu, conservez votre amour le plus délicatement que vous pourrez pour cet Époux divin qui, étant la pureté même, n’aime rien tant que la pureté, et à qui les prémices de toutes choses sont dues, mais principalement celles de l’amour. Les épîtres de saint Jérôme