Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/133

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

 
Or durant qu’Alaric restablit toutes choses,
L’aurore peint le ciel de la couleur des roses ;
Et l’astre qui la suit, par un nouvel esclat,
Vient mesler son bel or à ce bel incarnat.
Mais si le ciel rougit, la triste Amalasonthe
Rougit ainsi que luy, de despit et de honte :
Son chagrin la devore, et parmy ce grand bruit,
Incertaine et tremblante, elle a passé la nuit.
Son ame de douleur mortellement atteinte,
A tantost de l’espoir, et tantost de la crainte :
Et ces deux passions, d’une esgale rigueur,
Font mourir et revivre, et remourir son cœur.