Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/353

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le Tibre et cent et cent batteaux ;
En bastit deux grands ponts qui traversent ses eaux ;
Et ce camp si nombreux qui la ville environne,
Forme ce qu’autrefois on nommoit la couronne :
L’enceint de toutes parts de bataillons quarrez,
Et fait alte luy-mesme, à rangs droits et serrez.
L’invincible Alaric, que Rome voit paroistre,
Considere la place, et la va reconnoistre :
Regle son campement ; voit tout ; ordonne tout ;
Et fait le tour des murs de l’un à l’autre bout.
Il voit où ses beliers pourront faire des bresches ;
Il voit d’où ses archers feront pleuvoir des flesches ;
Il voit où l’escalade est possible en ces lieux ;
Et dans ces nobles soins rien n’eschape à ses yeux.
Des postes eslevez il cherche l’avantage :
Et de tous ses quartiers ayant fait le partage,
Il y dispose tout avec un jugement
Qui de son grand dessein predit l’evenement.
Pour pouvoir triompher de la force romaine,
Il poste Sigeric vers la porte Capene :
Canut vers la Flamine, et l’adroit Hildegrand
A la porte Naevie à sa place, et la prend.
L’intrepide Haldan est à la Tiburtine :
Le prudent Theodat campe à la Collatine :
Le courageux Wermond avec tous ses guerriers,
Se loge à l’Aurelie en suite des premiers.
Sigar adroit et brave est à la Quirinale :
Et le vieux Jameric campe à la Viminale :