Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/394

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donnant ordre à tout,
Range ses bataillons, de l’un à l’autre bout.
Du bruit des escadrons, les rochers retentissent :
Les chevaux bondissans, se cabrent, et hennissent :
Sautant, et secoüant, et la teste, et le crain ;
Frapant du pied la terre, et blanchissant leur frain.
L’avant-garde des Grecs, se voit lors composée,
De la troupe de Thrace, à vaincre mal-aisée :
De celle de Mysie, et des braves soldats,
Qui dans la Macedoine ont veu divers combats.
L’on voit avec ceux-cy, la troupe dorienne,
Joindre ses bataillons, avec l’Etolienne :
Maurice, sous Eutrope, a pouvoir sur ce corps,
Guerrier que le Strymon vit naistre sur ses bords.
Des genereux Locrois, la bataille est formée ;
Des gents de la Phocide en tous lieux renommée ;
De ceux de la Beoce, et qui boivent les eaux,
Et d’Asape, et d’Ismen, couronnez de roseaux.
C’est Justin qui les mene, homme de grand courage,
Que la mer ionique a veu sur son rivage :
Guerrier de qui l’orgueil ne peut plus haut monter ;
Guerrier tout plein d’audace, et qui croit tout dompter.
L’arriere-garde en suite, est des troupes d’Atique ;
Du soldat de Megare, et brave, et magnifique ;
De celuy de Naupacte ; et de celuy qui voit,
L’Evene aux flots d’argent, que la Grece connoit.
Marcian les conduit ; vieux chef qui de l’Asope,
A porté son renom, au de là de l’Europe :