Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/396

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ce que veut ce guerrier signalé,
Tout parle de combat, dés qu’il en a parlé.
Mais durant qu’il agit, mais durant qu’il travaille,
L’invincible Alaric met les Goths en bataille :
Forme ses bataillons ; les poste prudemment ;
Et dans ce noble employ, ne perd pas un moment
Pour soustenir le choq de la cavalerie,
Et pour en arrester la premiere furie,
Il mesle à tous ses corps les bothniques piquiers,
Dont les rangs herissez, font ferme les premiers.
Ce chef, dont la valeur n’eut jamais de seconde,
Place les gents de traict ; place les gents de fronde ;
Ceux qui portent la masse, ou qui portent des dards ;
Et les plus resolus, font front de toutes parts.
Des veritables Goths, l’avant-garde est formée,
Vieux soldats aguerris, les meilleurs de l’armée :
Les soldats de Finlande y paroissent encor ;
Hildegrand les conduit, brillant d’acier et d’or.
L’on voit dans la bataille, avec les insulaires,
Les guerriers de la polme, aux armes tousjours claires :
L’intrepide Haldan la mene à ce combat,
Et des larges boucliers, brille bien loin l’esclat.
L’arriere-garde apres, a les troupes laponnes,
Et celles de Sigar, qui ne sont pas moins bonnes :
Jameric la commande, et fait voir dans ses yeux,
Que les hommes vaillants, ne sont jamais trop vieux.
Mais l’immortel heros, qui veut que tout luy serve,
Met les troupes de Narue, en un corps de reserve :