Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/397

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Celles de Nicoping, comme de Midelphar ;
D’Upsale, de Castrolme, où l’on voit plus d’un char ;
Celles d’Angermanie ; et ce grand capitaine,
D’une mine à la fois, fiere, noble, et hautaine,
D’un ton imperieux, à la teste des Goths,
Et le sabre à la main, les anime en ces mots.
Illustres compagnons de mon illustre peine,
Domptant l’aigle des Grecs, nous domptons la romaine :
Et par un seul travail, digne de nos explois,
Nous n’aurons qu’un combat, et nous vaincrons deux fois.
Ouy dans le camp des Grecs, braves Goths que je nomme,
Nous trouverons les clefs de la superbe Rome :
C’est l’unique secours qu’elle attend aujourd’huy :
Et nous triomphons d’elle, en triomphant de luy.
Allons donc obtenir, en nous couvrant de gloire,
Dans ce dernier combat, la derniere victoire.
Des paroles alors, on en vient à l’effet :
Dans l’un et l’autre camp, la priere se fait :
Dans l’un et l’autre camp, les trompettes s’entendent ;
Dans l’un et l’autre camp, les enseignes s’esbranlent ;
Tout marche lentement ; tout conserve ses rangs ;
Et déja sont fort prés tous ces fiers combatans.
Déja l’espace vuide estoit beaucoup moins large ;
Et déja le heros s’en alloit à la charge,
Menaçant l’ennemy, du bras et de la voix,
Lors qu’il voit destacher un char des rangs gregeois.
Voicy quelqu’un, dit-il, qui se lasse de vivre :
A ces mots il s’avance, et deffend de le suivre ;