Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/433

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à leur rang,
De ce vainqueur de l’aigle estre le digne sang.
Je voy son connestable imiter sa vaillance ;
La garde, grand en cœur aussi bien qu’en prudence ;
Digne fils d’un François illustre et genereux ;
Fils digne de sa charge, et d’estre autant heureux ;
Digne d’avoir tousjours la fortune prospere ;
Digne fils en un mot d’un fort excellent pere ;
Et pere encor apres d’un plus excellent fils,
Esclatant d’un merite, et sans pair, et sans prix.
Je le voy, je le voy mary d’une princesse,
Illustre en ses vertus ainsi qu’en sa noblesse :
Et son frere allié du noble sang de Spar,
Qui de la belle Ebba veut suivre le beau char.
Je voy, je voy Gustave, allié de la France,
Tenir par ses desseins l’univers en balence :
Et malgré tout l’empire, et cent peuples armez,
Estre le protecteur des peuples oprimez.
Je voy le grand Loüis, je voy le grand Gustave ;
L’un monarque puissant ; et l’autre heureux et brave ;
Mesler leurs bataillons comme leurs interests ;
Et couvrir de leurs camps, l’Ardenne et ses forests.
D’un ministre françois le merveilleux genie,
De ces deux conquerans formera l’harmonie :
Et le grand Richelieu joindra tousjours le sort,
Du heros de la France, et de celuy du Nord.
Je voy, je voy Gustave, arbitre de la terre,
Plus aymé que le jour ; plus craint que le tonnerre ;