Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/439

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Prendre Leipsic et Hall ; attaquer Morisbourg ;
Et l’emporter apres aussi bien que Mœrsbourg.
De là ce conquerant passant en franconie,
Y fera redouter sa valeur infinie :
Et d’Erfurt sans combat se rendant possesseur,
S’y fera des sujets vaincus par sa douceur.
De là faisant marcher ses troupes parmy l’ombre,
La forest de Thuringue, aussi verte que sombre,
Ne l’empeschera pas, ayant marché trois jours,
D’arborer dans Mansfeld ses drapeaux sur ses tours.
La comté d’Henneberg, et plus de trente places,
Par la mesme valeur suivront les mesmes traces :
Et l’invincible roy, que l’univers craindra,
Tel qu’un autre Cezar, viendra, verra, vaincra.
De là, ce grand heros semblant avoir des charmes,
Sur les rives du Mayn ira porter ses armes :
Et de l’orgueil d’Austriche esteignant le flambeau,
Luy faire de Wursbourg un superbe tombeau.
A l’aproche d’un prince à qui rien ne resiste,
Vertheim et Rotembourg suivront la mesme piste :
Et Picolomini, chef adroit et vaillant,
Sur les bords de Tauber fuira cét assaillant :
Apres que par son bras ses troupes renversées
Et pleines de terreur, se verront dispersées.
Là son grand chancelier, qui le suivra tousjours,
Viendra joindre son maistre avec un grand secours :
Prendre part à ses soins comme à sa confidence,
Et signaler son nom par sa haute prudence.