Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/440

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Là le fier Bavarois, et le prince lorrain,
Seront mis en des-route, et perdront le terrain :
Et l’immortel heros que la gloire environne,
Aura plus d’un trophée, et plus d’une couronne.
Hanau prenant des fers de son illustre main,
L’esprouvera vainqueur aussi juste qu’humain :
Et le brave Haubald secondant son envie,
Portera ses drapeaux dans la Vetteravie :
Et faisant redouter les armes de son roy,
Gagnera cent lauriers pour son prince et pour soy.
Ce monarque abaissant les plus superbes testes,
Sur un autre Francfort estendra ses conquestes :
Et d’un autre electeur occupant tout l’estat,
Fera briller sa gloire avec un grand esclat.
De là poussant plus loin sa fortune invincible,
A qui rien ne resiste ; à qui tout est possible ;
Le Rhein, le fameux Rhein sentira ses efforts ;
Verra ce conquerant occuper ses deux bords ;
Affermir en ces lieux sa fatale puissance ;
Et passant sur ses flots, triompher de Mayence.
Trente forts importans en recevront la loy :
Ne devront leur salut qu’à leur prudent effroy :
Qui sans rien disputer à des troupes si fortes,
Leur fera sagement ouvrir toutes leurs portes ;
Leur fera sagement implorer les bontez,
Du vainqueur triomphant qui les aura domptez.
Les villes du Necar ; celles de la Moselle ;
Luy fourniront encor une palme nouvelle :