Page:De Scudery - Alaric, ou Rome vaincue, 1654.djvu/474

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Celuy du grand Trajan, et celuy d’Antonin ;
Le therme d’Agripine avec l’alexandrin ;
Le travail de Neron, le therme neronique ;
Accroist de son debris la ruine publique :
Et l’orgueil insolent de ces grands bastimens,
Tombe avec les Romains jusqu’à ses fondemens.
De là poussant plus loin la flâme qui devore,
Sur les arcs triomphaux elle triomphe encore :
Celuy qui de Romule accreut le haut renom,
A peine de ces feux peut garentir son nom.
L’arc du fameux Trajan, et celuy de Severe,
Tombent sous les efforts de l’ardente colere :
Les arcs de Gallien, et de Domitian ;
Du Tybre ; de Camille, et du vieux Gordian ;
L’arc qu’on nomme Corlite, et l’arc de Theodose,
A peine de ces feux sauvent aucune chose :
Et l’on ne voit debout que l’arc de Constantin,
Ouvrage conservé par son heureux destin.
Pour punir les plaisirs des peuples idollastres,
Le feu, le feu vangeur consume les theatres ;
Celuy du grand Pompée, et celuy de Scaurus ;
De Balbe, de Calbique, et du grand Marcellus.
L’on te vid choir alors, superbe Colisée,
Dont la haute mazure est encor tant prisée :
L’on te vid tresbucher, et ton faiste orgueilleux,
Cacha dans la poussiere un esclat merveilleux.
Le cirque de Maxime, et celuy des florales,
Perdirent en ce jour leurs beautez sans esgales :