Et que ce téméraire, en sa présomption [125]
Ne serait point puni par son aversion.
Enfin elle aima donc ?
Pour mon âme enflammée,
Elle fit bien assez, en souffrant d'être aimée ;
Elle fit bien assez, quand il me fut permis
De parler de l'état où ses yeux m'avaient mis ; [130]
Et de lui faire voir, sans mériter sa haine,
Mon amour, mes respects, mes devoirs, et ma peine.
Mais admirés ici les caprices du sort !
Cette princesse aimable, et que j'aimais si fort,
Ne fit aucun progrès dans l'esprit de mon maître, [135]
Une autre passion en son cœur se vit naître ;
J'aimai trop hautement, et son cœur ravalé,
D'un feu moins éclatant voulut être brûlé :
Car enfin, il estime, il chérit, il adore
Une fille au palais, qui s'appelle Isidore ; [140]
Qui servait la princesse, et qui pour la beauté
Ne lui cédait pas moins que pour la qualité.
Sans doute cet amour ne nuisit pas au vôtre.
Je tirai du profit de la faute d'un autre :