Page:De Scudery - Eudoxe, tragi-comédie, 1641.djvu/13

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Et que ce téméraire, en sa présomption [125]

Ne serait point puni par son aversion.

Olicharsis

Enfin elle aima donc ?

Ursace

Pour mon âme enflammée,

Elle fit bien assez, en souffrant d'être aimée ;

Elle fit bien assez, quand il me fut permis

De parler de l'état où ses yeux m'avaient mis ; [130]

Et de lui faire voir, sans mériter sa haine,

Mon amour, mes respects, mes devoirs, et ma peine.

Mais admirés ici les caprices du sort !

Cette princesse aimable, et que j'aimais si fort,

Ne fit aucun progrès dans l'esprit de mon maître, [135]

Une autre passion en son cœur se vit naître ;

J'aimai trop hautement, et son cœur ravalé,

D'un feu moins éclatant voulut être brûlé :

Car enfin, il estime, il chérit, il adore

Une fille au palais, qui s'appelle Isidore ; [140]

Qui servait la princesse, et qui pour la beauté

Ne lui cédait pas moins que pour la qualité.

Olicharsis

Sans doute cet amour ne nuisit pas au vôtre.

Ursace

Je tirai du profit de la faute d'un autre :