Page:De Scudery - Eudoxe, tragi-comédie, 1641.djvu/34

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Aspar, le traître Aspar, qui peut tout aujourd'hui,

Lui fait prendre un dessein lâche et digne de lui :

Je vous en avertis, cher Ursace, et je tremble, [535]

Que quelqu'un en ce lieu ne nous surprenne ensemble,

Elle serait perdue, et nous serions perdus :

Séparons-nous plutôt, de peur d'être entendus.

Je retourne au palais ;

Olimbre

Allez, ami fidèle,

Olicharsis

J'observerai ce prince, et je prendrai soin d'elle. [540]

Ursace

Ô le plus malheureux qui respire le jour,

Objet de la colère, et du sort, et d'amour !

Toi qui te vois en butte aux traits de leur envie ;

Ursace infortuné, perds, perds enfin la vie ;

Contente la rigueur de l'amour et du sort ; [545]

Et finis tant de morts, par une seule mort.

Au milieu des malheurs que le destin t'envoie,

Tu peux te consoler par une triste joie,

Puisque tu sais qu'Eudoxe a longtemps résisté,

Et qu'elle ne se rend qu'à la nécessité ; [550]

Qu'elle combat encor contre une âme si noire ;

Ursace, c'est assez, c'est même trop de gloire ;